Parlons-en autrement : 10 septembre, Journée mondiale de prévention du suicide
Un rendez-vous global, un appel à la parole
Chaque année, le 10 septembre marque une date fondamentale : la Journée mondiale de prévention du suicide, initiée par l’International Association for Suicide Prevention (IASP), en partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette journée est une invitation à mobiliser, sensibiliser, briser les tabous et soutenir celles et ceux qui en ont besoin. L’édition 2025 porte le thème « Changer le discours » (Changing the narrative), soulignant l’importance d’aborder le sujet avec bienveillance et innovation.
Des initiatives fortes et humanistes
Soirée événement « C’est le moment » à Lille (10 septembre 2025)
Le 3114, numéro national de prévention du suicide accessible 24 h/24 et 7 j/7, organise avec le Centre de prévention du suicide du Vinatier une soirée inédite au Théâtre Sébastopol de Lille : « C’est le moment ».
Un talk avec des experts, des témoignages, de l’humour et des moments artistiques permettront de faire entendre d’autres voix et de porter un message d’espoir.
Ailleurs en France
De nombreuses initiatives locales ponctuent la journée : concerts, conférences, stands d’information, bougies allumées en mémoire des personnes disparues. Ces rassemblements sont autant d’occasions de montrer que personne n’est seul face à la souffrance.
Pourquoi cette journée est-elle indispensable ?
Elle donne une visibilité essentielle au phénomène du suicide, toujours trop discret ou mal compris.
Elle favorise la libération de la parole et rappelle que chaque vie compte.
Elle encourage à changer le discours, à repenser la manière dont on parle de la santé mentale avec compassion et responsabilité.
Elle souligne que le suicide peut être prévenu et que chacun·e a un rôle à jouer.
Un enjeu trop souvent oublié : les personnes endeuillées par le suicide
Lorsqu’un suicide survient, il touche bien au-delà de la personne disparue. On estime que chaque suicide impacte directement au moins 6 à 10 proches – famille, amis, collègues, voisins – qui deviennent des personnes dites endeuillées par suicide.
Ces personnes vivent un deuil singulier :
marqué par un choc brutal et souvent traumatique,
souvent accompagné de culpabilité (« j’aurais dû voir les signes », « j’aurais pu empêcher »),
amplifié par la stigmatisation et le silence social, qui rendent le partage difficile.
Le deuil par suicide nécessite une attention particulière. Des associations spécialisées (comme Phare Enfants-Parents, Union Nationale pour la Prévention du Suicide, Fédération SOS Suicide Phénix, ou encore certains groupes de parole locaux) proposent écoute, groupes de soutien et accompagnement psychologique.
Soutenir les endeuillés, c’est aussi prévenir les risques pour leur santé mentale, car ce deuil est associé à une vulnérabilité accrue, notamment à la dépression et aux idées suicidaires.
En parler, accompagner et reconnaître leur souffrance, c’est rompre l’isolement et contribuer à bâtir une société plus solidaire.
Des moyens concrets pour agir – ressources et outils
Le 3114, une aide vitale
Le 3114 est un dispositif national gratuit, accessible à tout moment, permettant à chacun de recevoir écoute et soutien dans les moments de détresse psychologique.
SOS Amitié, partenaire essentiel
Avec ses bénévoles disponibles par téléphone, chat et messagerie, SOS Amitié offre une écoute anonyme et bienveillante, complémentaire au 3114.
Pour les proches et endeuillés
Des groupes de soutien spécialisés existent pour permettre aux endeuillés de partager leur vécu sans jugement.
Des ressources téléchargeables et campagnes (3114, UNPS, associations locales) apportent outils et messages pour mieux comprendre et accompagner.
Le mois de septembre jaune est l’occasion de diffuser largement ces ressources et d’ouvrir des espaces de dialogue.
Conclusion : et si on en faisait un acte collectif ?
La Journée mondiale de prévention du suicide, le 10 septembre, est bien plus qu’un simple marqueur : c’est un appel à l’action, à l’écoute et à la solidarité.
Elle nous rappelle que chacun·e peut devenir un acteur de changement, non seulement en soutenant les personnes en souffrance, mais aussi en accompagnant celles et ceux qui vivent l’épreuve douloureuse d’un suicide.
👉 Ensemble, changeons le discours. Ensemble, faisons vivre l’espoir.